La campagne a reposé sur une stratégie de lancement inversée. Dès le début du travail de conception, les visuels ont été dévoilé à travers une campagne de recrutement des modèles posant sur les affiches dans la population genevoise. En parallèle, une équipe de tournage a été constituée en collaboration avec des étudiants de la Junior Entreprise des HEG. Ces reporters en herbe, encadrés par l’équipe de création de l’agence, ont collecté dans 4 écoles supérieures genevoises les opinions des vingtenaires sur l’utilité et la représentativité électorale. Les interviews ont été diffusées pendant près de deux mois sur les réseaux sociaux, soutenues par des carrousels images factuels rappelant ce qu’il était concrètement possible de faire ou pas dans la pratique du vote.

Dans la même logique, la campagne a commencé en sourdine par une vague d’affichage vert et une distribution de cartes postales dans les lieux estudiantins, publics ou culturels genevois.

La campagne Out of Home frappe l’attention. De très grands portraits de femmes et d’hommes expriment d’un geste leur silence électoral; leur bouche est effacée pour en renforcer l’impact visuel. Les accroches, reléguées en pieds de pages donnent la clé d’explication: «Pour que ta minorité ne reste pas silencieuse», titre l’une d’entre elles.

Le dispositif a été renforcé de deux actions de street/guerilla. Les premiers jours, des bennes à papier arborant les visuels ont été placées dans des lieux incongrus à fort passage. La sortie de la Gare Cornavin, l’arrêt de tram du Rond-Point de Plainpalais ou encore la Place Bel-Air ont donc arboré un message provocateur «Ta voix mérite une autre boîte». En milieu de course une manifestation silencieuse a été organisée. Une troupe de manifestants a défilé dans la ville, bouche scotchée par des sparadraps aux couleurs des urnes électorales genevoises; à leur cou étaient accrochés des slogans tout aussi univoques: «L’abstention n’aura pas ma voix».